Elie Walter Ngambie : l’homme qui se renouvelle sans cesse pour faire briller son art

Elie Walter Ngambie : l'homme qui se renouvelle sans cesse pour faire briller son art

Je suis NEW. Je suis Artiste plasticien. Quand on a lu ce texte, on a en synopsis une présentation prosaïque de l’artiste plasticien, mieux, visuel qu’est NGAMBI Élie Walter alias NEW. Fier de ses origines paternelles bassa à Biyouha dans le Nyong et Kellé, non moins de celles maternelles enracinées sur les côtes du Wouri, à Bonantonè-Deido. Il décline ainsi un pedigree ahurissant qu’il s’est tissé âprement, durant bientôt un quart de siècle de carrière artistique professionnelle, après un long apprentissage en autodidacte de 12ans.

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Nous sommes précisément au mois de décembre de l’an 2000, lorsque le jeune homme qui vit le jour moins d’une trentaine d’années plus tôt, prendra la décision la plus capitale de son existence : troquer l’art (dessin au crayon sur papier, ensuite au contreplaqué traité à la peinture et bientôt sur toile), contre tout autre métier ou petit job auquel il se livrait jusqu’à lors pour besoin de substances. Sa passion débordante pour l’art allait l’aider à surmonter moult péripéties de la vie et le conduire vers l’excellence à laquelle il aspirait fondamentalement.

Très vite il va enfin dériver vers la peinture, par petits paliers jusqu’à une maîtrise plus approfondie des techniques et canons applicables à cette discipline artistique. Son parcours d’autodidacte va bientôt s’enrichir de collaborations multiples avec de nombreux pairs, qu’il a le loisir de rencontrer sur son chemin. L’un de ceux qui lui aura énormément apporté est KANGANYAM André dit Viking (de regretté mémoire), par ailleurs mentor et formateur d’une kyrielle de jeunes pousses qui ne tardèrent pas à s’affirmer avec brio sur plus d’une plateforme prestigieuse nationale ou internationale. On ne peut ne pas citer un autre quador de la même génération auprès de qui il fera quelque peu ses classes et qui aura énormément influencé son approche technique et esthétique ; il s’agit de Otheo (ONDIGUI ONANA Théodore). Au risque d’en oublier plusieurs, d’autres noms à consonance d’excellence auront meublé ce parcours sinueux, qui achèvera de faire de lui un des artistes confirmés de ce pays, à l’instar de Koko KOMEGNE, BALEP Nazaire (Kolo), Samuel Pensée KWEDI, Joseph Kessy EBOLO, ÉPEY’A MBOUNDJA Louis, Hervé YAMGUEN, Hervé YOUMBI, Patrice KEMPLO, TAGNE NJEPE William ou encore Jean David NKOT.

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Il va éprouver une singularité à sa démarche artistique par le développement d’une technique qu’il va baptiser : Recup’domestic. Laquelle consiste à allier aux matériaux ordinaires (habituellement usités en arts plastiques, papier, toile, couleurs), d’autres dérivés et à usage domestique, qu’ils soient organiques ou manufacturiers, en assemblage, collage et autres manières. Ainsi, ce qui a démarré avec l’utilisation de la boue, du sable, des feuilles de bobolo, des fibres de ngangabi bitong est arrivé au fil du temps à des matériaux de prédilection tels que la toile de moustiquaire (en support ou en rajout), coque de pistache, coton-tige, bonbonnes (pour obtenir du relief avec la moustiquaire en surplomb) et autres. Le tout assorti d’une approche stylistique figurative qui navigue entre l’abstraction et le réalisme, si ce n’est en voguant dans des eaux surréalistes ou celles de l’abstraction géométrique à la Kandinsky. En général, l’œuvre de NEW interroge les contradictions délirantes qui imprègnent la société humaine, entre aspirations à la paix, au bonheur et une volonté tenace d’autodestruction. À cet effet, elle adresse un regard acéré sur la place de l’innocence dans ce monde, qui la perd ou l’annihile si vite une fois la petite enfance dissipée. Elle se plonge dans les méandres de la beauté et la délicatesse de la vie, de l’humanité par l’incarnation qu’en assure la femme, peu importe ses atouts et atours mis en avant.

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Mieux, elle dit la fierté d’une civilisation africaine à jamais conquérante, qui aura su survivre aux violences subies de la part d’une barbarie qui se nappe de grandes vertus scélérates. En marge, s’échine-t-elle à donner des hommes du mboa ou d’ailleurs un portrait fidèle, et à mettre en valeur les beautés d’un chez soi, auxquelles on préfère contrastement des mirages d’un soleil qu’on pense plus radieux ailleurs. Par-dessus tout, NEW se veut un apôtre d’un africanisme qui assume la fierté de son histoire postcoloniale élogieuse, s’investit à redorer la dignité bafouée de l’homme noir et se projette vers un accomplissement radieux. Il le dit si bien avec des mots colorés, qu’ils s’imprègnent encore de plus d’Alan quand ils se parsèment sur le marbre du temps.

Elie Walter Ngambie : l'homme qui se renouvelle sans cesse pour faire briller son art
Une toile de NEW.

Car NEW interroge aussi la marche du monde dans le temps. Il magnifie des personnalités rencontrées au détour d’expérience sibyllines, à l’instar de son ami de longue date, la légende EKAMBI Brillant Mot’a Muenya, avec qui s’est tissée une relation particulière sertie de lumineuses initiatives en célébration de l’Art. Au passage, ils montèrent et réalisèrent le projet « Painting EKAMBI Brillant », dont l’apogée fut en 2012 une soirée de gala à Douala Bercy, au cours de laquelle furent présentée une collection de tableaux consacrés à la célébration de la légende de cet immense artiste, assortie d’une collection de tenues de grande couture de la styliste modéliste Camerounaise émérite Esterella sur lesquelles NEW avait décliné des couleurs et formes en hommage à l’icône Mot’a Muenya. En somme une célébration quasi eucharistique de ce que la diversité des arts peut produire d’exceptionnel quand ils sont rassemblés autour de la magnificence d’une légende. Notamment avec en cerises sur le gâteau : un spectacle de musique de haute facture offert par lui-même et des convives, et la présentation du disque de diamant décerné par sa maison de disques et la SACEM pour l’ensemble de sa carrière d’alors. D’autres occasions de collaborer à la célébration des valeurs pérennes s’ameneront, lui offrant des opportunités de collaboration avec d’autres comme Mme Patricia DICKA NSANGUÈ AKWA et de réalisation d’œuvres subliminales majeures, comme cette collection consacrée aux chefs SAWAS qui ont présidé à la destinée dû Ngondo sur plus d’un siècle, jusqu’à 2015, date de l’événement où elle fut exposée au Mukanda, à Akwa à Douala.

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Autant d’événements et de réalisations qui furent des tournants décisifs permettant de projeter une carrière vers une autre dimension. Au moins, NEW continuera à balader des mots sur de nombreux maux qui enlaidissent l’existence. Cette fois-ci avec la plume d’écriture sur l’art. En homme de culture à 360, il pouvait désormais s’exprimer pleinement sur de nombreux sujets meublant l’actualité, les réalités et les aspirations au développement du secteur culturel et artistique dans son pays et en dehors. Une telle appétence se déclinera en jets continus, sur des exercices délirant de justesse et de pertinence, de chroniqueur culturel et critique d’art. En plus de la rédaction d’un essai en quête d’édition : « Développement d’une économie culturelle au Cameroun ». Et en chantier, un ouvrage quasiment autobiographique. Nourrissant l’ambition d’une ouverture à l’international, NEW s’est inscrit au Centre Linguistique de langue russe, pour un apprentissage évolutif de celle-ci, en vue de faciliter la conquête d’opportunités en Russie, pourquoi pas des expositions d’envergure là-bas et d’autres collaborations multifacettes en perspective.

Un tel tour d’horizon à la ramasse sur NEW dit à peine et avec âpreté, le génie de l’artiste, mais au moins donne un aperçu de ce qu’est l’homme. Un autre digne fils qui fait honneur à la communauté bassa, par la hauteur consommée de ses modestes réalisations. Ce père de famille, marié avec une adorable petite fille, essaye de se frayer un chemin de grâce dans l’excellence, caractéristique de grandes réalisations humaines.

Il mérite de ce fait, que lumière soit apposée sur le bonheur qu’il sait imprimer aux âmes et aux choses, par ses créations magiques. Alors donnez-vous la peine de visiter sa page Facebook NEWArtcom ou de le contacter à travers la rédaction de ce journal pour avoir l’insigne honneur de découvrir en nature ses œuvres magnifiques.

S.D.

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