Institut Goethe-Kamerun… Centenaire du Pont allemand sur la Sanaga

Institut Goethe-Kamerun… Centenaire du Pont allemand sur la Sanaga

Il fut pendant longtemps le seul pont routier de passage du train « Le Transcamerounais », des véhicules et des piétons du fleuve Sanaga ! Les allemands ont construit ce pont en 1911. Le premier directeur de l’Institut Goethe-Kamerun a donc décidé de célébrer en 2012, l’événement pour son siècle d’existence, couplé aux cinquante ans de collaboration entre l’Institut Goethe et le Cameroun.

Le pont allemand d’Édéa ou pont de Japoma fut construit en 1911 sur le fleuve Sanaga dans la commune d’Édéa au Cameroun. Il se trouve sur la route nationale n°3. Il s’agit d’un pont en acier conçu et construit par l’entreprise allemande Gutehoffnungshütte  (GHH), une importante société minière et métallurgique de stature internationale basée à Oberhausen dans la région de la Ruhr en Allemagne, qui fut fondée en 1758. Elle s’est développée très tôt dans les domaines de l’exploitation minière et de la transformation métallique et devient au XXe siècle le plus grand fabricant de machines et d’usines en Europe pour finalement se fondre dans l’actuel groupe MAN en 1986.  L’histoire du GHH est étroitement liée au nom de la famille d’entrepreneurs Haniel, de sorte que l’abréviation de l’entreprise  (GHH)  est généralement interprétée comme (Gehört Hauptsächlich Haniel, qui veut dire Appartient Principalement à Haniel, le nom du fondateur de l’entreprise). C’est cette entreprise de renommée internationale qui a construit le pont sur la Sanaga à Edéa.

Avant d’être livré, le pont a été assemblé en Allemagne pour être testé. Il a ensuite été démonté et transporté par bateau au Cameroun en 1911.Ce pont mesure 160m de long et était à l’époque de sa construction et de sa mise en service le plus grand pont d’Afrique. Les colonnes verticales à partir de la calandre sont utilisées comme une suspension pour la route. La moitié de l’arche était d’abord assemblée au sol et l’autre construite sur des barges flottantes, qui étaient ensuite correctement assemblées. L’emplacement stratégique du pont a été révélé pendant les première et seconde batailles d’Edéa lors de la Première Guerre Mondiale. Le Wahehe est le premier paquebot construit pour servir l’Afrique de l’Ouest après la Première Guerre mondiale. En septembre 1922, ce paquebot  amorce à partir de Hambourg son premier voyage vers l’Afrique de l’Ouest avec des passagers. L’accostage des navires allemands sur les côtes de ses anciennes colonies (Cameroun et Togo) étant interdit jusqu’en 1927, c’est en  août 1933 que l’équipage du Wahehe avec certains officiers de l’armée allemande visite le pont sur la Sanaga à Edéa. Le pont était le seul point de passage sur la Sanaga pour les trains, les véhicules et les piétons jusqu’au début des années 80.  Le pont a 100 ans en 2012, soit 112 ans en 2024.

Sa structure fut construite à base de : fer, sable, gravier, ciment et eau pour faire tourner le béton. Il est comme la tour Eiffel et la statue de la liberté, car il est fait des mêmes matériaux. C’est un pont très connu au Cameroun. On l’utilise aussi pour faire des publicités. Les activités marquant le centenaire de l’ouvrage ont eu lieu cette année 2021. Durant une semaine, la ville d’Edéa a célébré les 100 ans d’existence du pont en fer construit par les colons Allemands. Les activités y relatives ont été lancées  en présence du gouverneur du Littoral, représentant du ministre des Travaux publics. Au programme des festivités, le vernissage d’une exposition de photos sur l’évolution du pont de sa construction à nos jours, des activités sportives, le lancement du concours de la commune la plus propre, le lancement d’une campagne de prévention routière…La semaine de commémoration  s’est clôturée avec une soirée de gala au cours de laquelle les prix des différents concours furent remis aux lauréats. Valoriser ce genre d’ouvrage est une initiative heureuse qui concourt à la préservation de notre patrimoine historique. Autant de vestiges qui, pour la ville d’Edéa pourraient constituer un circuit touristique, générateur de revenus pour les municipalités.

Pour la ville d’Edéa, le pont est omniprésent dans le paysage socioculturel. Tous les voyageurs en direction de Douala ou Yaoundé connaissent le vénérable pont métallique installé sur le bras mort du fleuve Sanaga.

L’ouvrage a conservé toute sa majesté malgré le poids des ans qui transparaît sans toutefois remettre en cause sa solidité. « C’est l’un des rares ponts lancé sans soutien en dessous. S’il y en a deux en Afrique, je crois que c’est le premier et il est centenaire aujourd’hui », confie une autorité administrative de la ville. Par ailleurs, l’objectif affiché est d’en faire un patrimoine mondial. « Nous voulons faire du pont, un élément contributif du patrimoine mondial recensé par l’Unesco parce qu’on estime que c’est une œuvre d’art », déclarait le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine d’Edéa, peu avant l’inauguration d’un projet artistique sur le pont. L’ouvrage est actuellement utilisé comme voie piétonne et cyclable.

Jules BOUMSSONG

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