Qui sont les Yabii ?

Les Yabii sont les descendants de Likégè (Likékè ou Likika) fils de Nanga Mbang dit Mpo’o et se répartissent actuellement en cinq sous-familles à savoir : Log Bii, Yagwand, Log Enga, Log Kômbi et Log Kwalla

Les Yabii sont les descendants de Likégè (Likékè ou Likika) fils de Nanga Mbang dit Mpo’o et se répartissent actuellement en cinq sous-familles à savoir : Log Bii, Yagwand, Log Enga, Log Kômbi et Log Kwalla.

Ils sont actuellement natifs des trois régions du Cameroun que sont le Centre, le Littoral et le Sud. Ils se trouvent dans les villages de Yabi-Mapan dans l’arrondissement d’Édéa 1er ; Bitoutouck, Solopa, Leplikun, Lepnyock et Makondo dans l’arrondissement de Ngweï ; Song-Mbong, Ntogo, Libog, Likouk et Ndonglien dans l’arrondissement de Messondo, Moungue dans l’arrondissement de Bipindi ; Bella, Nkollo et Gwap dans l’arrondissement de Lokoundje. En partant d’Édéa vers l’intérieur du pays, ils se situent de part et d’autre du fleuve Nyong entre les Adie et les Ndog-bessol. Ce sont des agriculteurs et des chasseurs, bien que cette deuxième activité soit moins marquée aujourd’hui du fait de la raréfaction du gibier et la protection par les autorités de certaines espèces animales en voie de disparition. Ils s’expriment en langue mbene mais ne sont pas étrangers à la langue bassa (bakoko) qui est la langue rituelle du culte du ngéé dont ils sont cohéritiers. Nous signalons que la plus grande partie des ressortissants Yabii aujourd’hui vivent dans les villes dont le plus grand nombre à Douala, Yaoundé, Edéa, Kribi et Eséka.

Les Yabii en tant que composante de la famille Elog-Mpoo appartiennent à la communauté Bassa-Bati-Mpoo. Ils sont issus de la grotte de Ngog-Lituba et sont de ce fait partie prenantes des engagements pris par les ancêtres à Ngog-Lituba. Ils ont donc hérité de la spiritualité ancestrale et sont même comme nous l’avons dit précédemment héritiers avec les autres Elog-Mpoo du ngee. Le culte des ancêtres à travers le Mbog et plus précisément le ngéé est donc le patrimoine spirituel des Yabii et pratiqué par ce peuple depuis sa naissance.

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Les Yabii sont entrés en contact avec la religion chrétienne au début du 20e siècle. Celle-ci a utilisé largement le pouvoir colonial pour s’imposer. Par exemple, une personne qui refusait de se convertir pouvait être arrêtée, exécutée ou envoyée faire des travaux forcés avec parfois d’autres membres de sa famille. On a utilisé ici la règle générale qui consistait à détacher les Noirs de leur spiritualité pour les rendre fragiles, pour qu’ils adhèrent aux religions apportées par les occidentaux et partant ne puissent pas avoir la capacité de résister à la colonisation.

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Les confessions religieuses les plus présentes aujourd’hui chez les Yabii sont notamment l’église catholique romaine et l’Eglise Presbytérienne Camerounaise (EPC) et il y a également quelques adeptes d’autres obédiences telles l’église néo-apostoliques, les témoins de Jéhovah…Malgré cette forte implantation de ces églises chrétiennes, le peuple Yabii est resté ancré dans la spiritualité ancestrale notamment dans la pratique du culte du ngéé. Cet authentique culte africain est menacé à l’heure actuelle par le fanatisme, le dogmatisme, l’esprit impérialiste des églises chrétiennes, la persistance chez de nombreuses personnes du mythe de la supériorité des Blancs et de leur façon de penser ainsi que la raréfaction de plus en plus accentuée des grands initiés (Mbombog, Ngéngé…) chez les Yabii surtout que ceux-ci ont été qualifiés par les colons, les missionnaires et surtout par les responsables religieux actuels de sorciers. Cela résulte de la volonté générale pour l’Église Coloniale de faire de l’homme noir un être sans personnalité propre, en qualifiant la spiritualité Négro Africaine de diabolique, et cela afin de convaincre les négro-africains à se détourner de leurs Ancêtres et de leur Culture.

Les Yabii tout comme tous les Africains et Afro-descendants doivent aujourd’hui se réapproprier leurs valeurs ancestrales. Ils doivent se décoloniser spirituellement et nous citons Mbombog Kend Djon : « Il faut que les hommes de notre peuple se réveillent enfin, et avant eux, les patriarches que nous sommes ! Et qu’on n’attende surtout pas qu’on vienne nous l’apprendre. Mieux vaut périr dans sa propre loi d’action que de périr dans la loi d’action d’autrui. »

TONYE HAGBE

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