Franck Ngouma : «Le groupe Kundé est beaucoup aimé dans la communauté Bassa Bâti Mpo’o, même si nous n’avons jamais eu un producteur»

Franck Ngouma

Créé en 2006, le groupe Kundé dont Franck Ngouma est membre, n’a qu’une ambition, pérenniser et promouvoir la culture Bassa Bâti Mpo’o à travers le monde. Dans cet entretien, il nous parle de la genèse de ce groupe, des difficultés rencontrées et des perspectives. Comment est né le groupe Kundé ?

Le groupe Kundé est né en 2006 de trois esprits libres, Cyrille Daniel Biboum, Patrick Manal et Franck Ngouma que je suis. Chacun d’entre nous appartenait à un groupe dans son village. Un jour, comme on se retrouvait tout le temps, on a décidé de former un groupe. On l’a baptisé le groupe Kundé. Kundé qui signifie la liberté, le droit, l’indépendance parce qu’on voulait être libre de faire nos choix, de faire ce qu’il fallait pour le bien du groupe. Notre groupe a opté pour la vulgarisation de nos cultures. Nous faisons dans les rythmes patrimoniaux tels que le Makounè, l’Assiko, le Koo, le Mahogo, le Bekele, le Nku.

Quels sont les écueils que vous avez rencontrés et qu’est ce qui fait votre force, lorsqu’on sait que beaucoup de groupes comme vous se sont disloqués après quelques années ?

Il faut savoir que lorsqu’il y a deux ou trois personnes, la cohabitation est difficile parce qu’il faut gérer les humeurs des uns et des autres. Chacun a son éducation qu’il a reçue chez lui, maintenant, il faut se mettre ensemble; mais parmi les écueils que nous avons eus, on manquait de local pour faire nos répétitions. On avait des problèmes d’humeur qui étaient notre plus grande difficulté, fort heureusement qu’on avait fait un bon casting. Parce qu’on a des percussionnistes, des danseurs, des chanteurs. On a travaillé à ce que les membres soient polyvalents. Et nous avons fait en sorte que l’intérêt du groupe soit au-dessus de tous, que l’amour règne au sein du groupe et que les gens aiment ce qu’ils font. C’est ce qui a fait que nous soyons solidaires jusqu’aujourd’hui.

Mais, nous avons eu beaucoup de difficultés, parce que le groupe fait dans l’autoproduction. Nous n’avons jamais eu un producteur. Nous avons travaillé sur facebook, twitter, youtube pour montrer aux gens que nous existons. C’est ainsi que nous nous sommes faits connaître. Ce qui nous a permis de payer nos gadgets, nos salles de répétition, et quand on a une aide financière, elle est vraiment la bienvenue.

Créé en 2006, le groupe Kundé dont Franck Ngouma est membre, n’a qu’une ambition, pérenniser et promouvoir la culture Bassa Bâti Mpo’o à travers le monde. Dans cet entretien, il nous parle de la genèse
Les trois esprits libres du Groupe Kunde.

Comment avez-vous été accueillis au sein de la communauté Bassa, Bati, Mpo’o ? est-ce-que vous vous sentez soutenus ?

Je dirai que nous sommes soutenus, parce que nous sommes beaucoup aimés au sein de la communauté. Le  premier soutien que nous attendons, c’est l’amour que nous témoigne notre communauté, savoir que nous sommes acceptés. Les finances viennent après, même s’il est vrai qu’on ne peut rien faire sans finance. Mais avec de l’envie, de la détermination et de l’amour, on peut faire beaucoup de choses. Nous avons souvent été soutenus par certains de nos parents et d’autres nous ont apporté leur soutien moral. C’est tout cela qui fait que le groupe Kundé existe jusqu’aujourd’hui.

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Est-ce que votre groupe est seulement refermé sur la communauté ou entend-il s’ouvrir et aller conquérir le monde ?

Le groupe a fait du chemin. Nous avons fait le festival Masa en Côte d’Ivoire, nous avons fait le festival des Bâti Mpo’o au Gabon. Ce qui veut dire que  notre plus grand souhait, c’est de vulgariser notre culture à travers le monde. Pour cela, il faut beaucoup de choses derrière,  il faut voyager. Et pour voyager, il faut des moyens financiers. Nous faisons ce que nous pouvons. Lorsqu’on est invité dans une autre communauté, nous faisons ce que nous savons faire. Et parfois, nous essayons d’emprunter les rythmes de ceux qui nous invitent, pour leur montrer que la culture est universelle. Ce n’est pas une question des Bassa, des Bamiléké ou des Béti. Notre vœu c’est que chacun rentre à ses origines, à ses sources.

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Quelle est votre actualité et les perspectives ?

Comme tous les artistes, nous sommes à une période de création. Quand on entre au mois de janvier juste après les fêtes, c’est la période de création pour les artistes. Les activités commencent à partir du mois d’avril, mai jusqu’aux fêtes de fin d’année. Nous sommes également en train de monter certains spectacles que nous avons filmés.

Entretien avec Blanchard BIHEL  

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