Gâteau traditionnel Bassa Bâti Mpo’o fait à base de manioc fermenté et d’huile, le Mintoumba fait la fierté de la gastronomie camerounaise.
«Mintoumba, Mintoumba », scandent à longueur de journée des femmes qui commercialisent ce met le long de la route nationale 3. La trentaine révolue, Sarah vend les Mintoumba depuis près d’une décennie au carrefour Pouma. Ses clients se recrutent auprès de tous les voyageurs qui empruntent cet axe routier. « Tout le monde achète les Mintoumba. Les gens qui voyagent sur ce tronçon apprécient le Mintoumba », confie la vendeuse.
Fait à base de manioc frais fermenté et de l’huile de palme rouge puis enveloppé dans des feuilles de marantacées lors de la cuisson, le Mintoumba est un gâteau traditionnel du peuple Bassa Bâti Mpo’o. Il offre par ailleurs des variantes à la recette en donnant la possibilité d’y ajouter du piment ou de l’ail, en fonction des préférences mais aussi selon les ingrédients à disposition.
Le Mintoumba, en tant que gâteau traditionnel camerounais, porte en lui une partie de l’identité de ce pays, mais plus spécifiquement aussi, une partie de l’identité du peuple Bassa. Bien que les ingrédients principaux existent de manière plus large en pays Bassa et dans d’autres pays subtropicaux, cette recette représente l’une des facettes du patrimoine culturel immatériel et culinaire Bassa.
Le manioc est l’ingrédient principal. Il est travaillé avant de pouvoir être préparé. « Le processus de fermentation doit durer trois jours. Puis des fibres sont retirées du manioc, égoutté et ensuite écrasé pour en faire une pâte. A la suite de cela, la pâte doit être mélangée avec de l’huile de palme au fur et à mesure. Ainsi pour chaque ajout d’huile, il faut retourner la pâte encore et encore puis recommencer le processus. Puis arrive le moment du pliage des feuilles de marantacées et la cuisson à la vapeur d’eau. Il est cuit au feu du bois pendant des heures », explique la vendeuse. Le temps et l’attention qui ont été accordés à ce plat permettent de savourer le moment une fois le travail accompli. La préparation de ce gâteau implique expertise, patience, attention et volonté. Il est ensuite cuit à la vapeur pour servir d’accompagnement à une sauce, ou dégusté comme casse-croûte. Ce caviar local à un goût particulier et sa couleur jaune rappelle celle de l’or.
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Dans les différents villages Bassa, le Mintoumba est assimilé à un pain local qui se consomme au petit déjeuner comme au repas du soir. Il accompagne différentes sauces, se consomme seul ou avec de l’arachide ou des safous.
Très apprécié, le Mintoumba fait la fierté de la gastronomie camerounaise. Outre les fils et filles Bassa Bati Mpo’o, les camerounais semblent se reconnaître dans ce met.
Blanchard BIHEL