Grand Bassa
: KIGNE NGOM NGOM, merci de nous recevoir ici chez vous à OBERHAUSEN en Allemagne. Veuillez-vous présenter à nos milliers de lecteurs s’il vous plait.
Merci monsieur Simon DUPONG et Bonjour. Je suis ravi de vous accueillir chez moi en Allemagne et j’espère que vous m’avez trouvé sans difficulté. Je vous souhaite donc la bienvenue. Je suis KINE Ngom Ngom Mbebang Pondi Mbeng Biheng bi Ngom bi Nkak Ndjok Kinith Longè Malo ma Makumak Nganda, Man Log Kinith arrondissement de Ngambè du département de la Sanaga Maritime. Je vis en Allemagne depuis des décennies. Je travaille comme Cadre Commercial dans l’Industrie Pharmaceutique et beaucoup plus dans le domaine de la Gestion des Vaccins. Mon expertise est reconnue.
Grand Bassa : Parlez-nous du Mouvement NDAB BIKOKOO?
Je vous avoue que je suis très content que vous ayez parcouru une si longue route pour connaître ce que fait notre Association Ndab Bikokoo. Un migrant qui décède ici peut être incinéré ou enterré à la sauvette. Surtout si, sans papiers, il se trouve non indentifiable. Ce funeste destin peut aussi toucher une personne qui n’avait pas d’assurance. Si vous me permettez de m’exprimer avec franchise, je dirais que notre communauté n’est malheureusement pas aussi bien structurée que nos compatriotes de l’Ouest. Ils ont mis au point un mode de gestion extrêmement structuré de la gestion de l’accompagnement des compatriotes décédés. Avant de fonder NDAB BIKOKOO, je collectais l’argent en faisant du porte à porte. Je procédais de façon artisanale pour réunir les fonds indispensables à la procédure complète de rapatriement d’un corps. Je n’ai jamais pu penser sans tristesse à la peine des familles de jeunes morts avant d’avoir pu régulariser leur situation administrative. Je pensais à l’immense tristesse des obsèques sans corps. J’ai mis sur pied le mouvement « NDAB BIKOKOO » avec l’aide d’amis sensibilisés à cette noble cause. Nous voulons d’abord rassembler, et vulgariser un message de dignité : plus aucun un corps ne doit être soustrait à la famille d’un de nos défunts ! Nous n’animons pas une tontine classique, mais une dynamique solidaire et humaniste. Toute dépouille Bassa Mpoo-Bati sera acheminée avec dignité vers sa dernière demeure.
Nous avons comme objectif de collecter l’argent qui, une fois remis à la famille du défunt, lui permettra de mieux organiser l’évènement funéraire : inhumation dans le pays de décès (Europe-Amérique – Australie) ou accompagnement au Cameroun. Si nous déplorons le décès d’un de nos adhérents, nous collectons à l’intention de sa famille 10 000 euros soit 6,5 millions de francs CFA. Chacun de nos 1400 membres s’acquitte donc d’une fraction des 10 000 euros. Ce qui reviendrait à environ 7,5 euros dont chacun doit s’acquitter dans les 12 jours suivants l’annonce du décès. Nous travaillons sur les méthodes de gestion des discordances qui peuvent générer des confits et ralentir la dynamique de progression du mouvement. Nous aurions pu mettre en œuvre des projets structurants comme la construction d’un hôpital à MAKAK, mais nous serions confrontés au souci de quelques-uns de le voir construit dans leur localité d’origine. Nous réfléchissons également à un mode de financement des projets pouvant venir en appui au développement territorial, générer des richesses et créer des emplois…
A suivre…
Entretien avec Simon DUPONG
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